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CREATION 1998 2012

Somebody killed something


Performance multimédia (Corps, son, image), 1998.

                                                   « ... En tout cas, quelqu'un a tué quelque chose, ça c’est clair... " oh,

                                                   mais ! pensa-t-elle en sursautant soudain, si je ne me dépêche pas, il

                                                   va falloir que je retraverse le Miroir avant d'avoir tout vu ! Allons

                                                   d’abord au parc ! " »

                                                   « However, somebody killed something: that's clear, at any rate...

                                                   But oh! thought Alice, suddenly jumping up,

                                                   if I don't make haste I shall have to go back through the Looking-glass,

                                                   before I've seen what the rest of the house is like !

                                                   Let's have a look at the garden first ! »

                                                   L’impossibilité de commencer

                                                   L’impossibilité de « se retourner »

                                                   L’impossibilité de revenir en arrière

                                                   «Tout contaminé, significatif. Aucun début n’offre de garanties

                                                   nécessaires de sa neutralité ».

                                                                                                   Thought the looking glass, Ch. I, Lewis Carroll

La Consistance


Performance multimédia (Corps, son, image), 2000.

Dans ses carnets de 1976-84, Derrida se dit qu'il faut que son écriture change de forme, qu'elle se circoncise.

Qu'est-ce à dire ? Il faut se confesser, changer de peau à chaque instant. Non pas dire, mais faire la vérité. C'est une transe virtuelle, une jouissance, un plaisir pulsionnel mais douloureux. La peau arrachée n'est pas seulement celle du sexe : c'est aussi le visage et les mains. Se démasquer, c'est aussi se desquamer la figure. Une seconde peau est greffée par dessus, qui ne laisse pas le désir en repos.

Ça saigne, ça démange, il faut sucer pour protéger, entourer. Le don de cette écriture dépasse la logique appropriation / exappropriation, il est au-delà de la périphérie, une coupure pure, sans finalité, comme Catherine de Sienne, l'anorexique, buvant le sang du Christ. Il y faut de nouveaux mots, une nouvelle langue.

Icônes


Performance multimédia (Corps, son, image), 2002

La crainte, l’appréhension, la terreur et l’effroi.Dans le Chapitre VI du Léviathan, Hobbes s’essaie à un genre littéraire bien déterminé (le traité des passions). Il pose une analyse de ce que sont les passions simples et de leur rapport avec ce qu'on appelle le bien et le mal (du début à l'alinéa 12); établit une liste et une définition des passions complexes (alinéas 13 à 48); procède à un exposé synthétique de la théorie de la délibération et de la volonté (alinéas 49 à 54), définit une grammaire des passions et des modes verbaux qui les expriment (de l'alinéa 55 à la fin). Icônes s’attache notamment à l’intégration dans ce chapitre des considérations sur la religion (alinéa 36) :

                                               « Fear of power invisible, feigned by the mind, or imagined from tales    publicly                            

                                                  allowed religion; not allowed, superstition. And when the power imagined is

                                                  truly such as we imagine, true religion. Fear without the apprehension of why,

                                                  or what, panic terror; called so from the fables that make Pan the author of them;

                                                  whereas in truth there is always in him that so feareth, first, some apprehension

                                                  of the cause, though the rest run away by example; every one supposing his fellow

                                                  to know why. And therefore this passion happens to none but in a throng, or

                                                  multitude of people »

                                                                                                                                    Hobbes, Léviathan, chapitre VI,

                                               « La crainte d'une puissance invisible feinte par l'esprit, ou imaginée à partir de contes         

                                                 publiquement autorisés, est la RELIGION, et quand cette religion n'est pas autorisée,      

                                                 on la nomme SUPERSTITION. Quand la puissance imaginée est véritablement telle

                                                 que nous l'imaginons, on la nomme vraie religion. La crainte sans qu'on puisse saisir le

                                                 pourquoi et le quoi est la TERREUR PANIQUE, ainsi nommée en raison des fables qui

                                                 font de Pan son auteur, alors qu'en vérité il y a toujours en l'homme qui éprouve le  

                                                 premier cette crainte quelque saisie de la cause, tandis que les autres s'enfuient à            

                                                 cause du précédent, chacun supposant que son compagnon sait pourquoi. C'est

                                                 pourquoi cette passion n'arrive à personne, sinon dans une foule, ou quand il​ y a

                                                 une multitude de personnes».

(1)Si les passions ont un substrat biologique qui permet de les qualifier de « mouvements animaux », la passion qui différencie l'homme de l'animal par nature est « ce désir de connaître le pourquoi et le comment » des choses : c'est par là que les hommes commencent à s’interroger craintivement sur les causes des phénomènes naturels, jusqu'à imaginer (et redouter) une puissance invisible à l'œuvre dans la nature.


(2)la mention de la « peur d'une puissance invisible » inscrit la religion dans le champ des passions, sans faire  

intervenir Dieu comme inspirateur. La religion (re)devient une affaire d'hommes, avec tout ce que ce statut

implique comme possibilités de dérive. Elle ne se distingue par rien d'essentiel de la superstition, dont ne la

sépare que son caractère officiel (et contingent). Hobbes pose un jalon important dans sa critique des Eglises,

qui prétendent à la possession de la vérité pour mieux asseoir leur puissance: en tant que telles, les religions

n'ont pas de rapport au vrai; elles sont la manifestation naturelle de cette « concupiscence de l'esprit »

qui explique aussi bien l'émergence de la science.

(3)Enfin, la réduction de la religion à une forme de curiosité participe d'un projet dont le sens se découvre sans doute

plus nettement encore dans l'affirmation que la dualité bien / mal n'a aucun fondement objectif ; qu'une chose

n'est pas bonne ou mauvaise par elle-même, mais parce qu'elle nous paraît telle. Il n'existe rien qui soit tel,

simplement et absolument, ni aucune règle commune du bon et du mauvais qui puisse être empruntée à la nature

des objets eux-mêmes et si, d'autre part, la religion n'apparaît pas, du moins dans son principe, comme la source

des critères de distinction du bien et du mal, il est possible de repenser les valeurs, c'est-à-dire de leur trouver un

autre fondement que des notions universelles purement fictives.

Sangre Corriendo


Performance multimédia (corps, son, image, texte), 2003

Le tunnel, Ernesto Sabato


Salué lors de sa publication française en 1956 par Albert Camus et Graham Greene. Le Tunnel d'Ernesto Sábato est le premier volet d'une trilogie romanesque qui comprend Héros et tombes et L'Ange des ténèbres. Le Tunnel pose la question du Mal de l’homme et de sa peur. Vouloir tuer, c'est avant tout vouloir et pouvoir tuer, en soi-même, la peur qui nous attache. C'est dans cet acte extrême de volonté que l'homme prend sa hauteur.

Unruhe

Performance multimédia (corps, son, image, texte), 2004-2005


On appelle Unruhe en allemand, c'est-à-dire inquiétude, le balancier d'une horloge. On peut dire qu'il en est de même de notre corps, qui ne saurait jamais être parfaitement à son aise : parce que quand il se ferait une nouvelle impression des objets, un petit changement dans les organes, dans les viscères, dans les vases, cela changerait d'abord la balance et leur ferait faire quelque petit effort pour se remettre dans le meilleur état qu'il se peut ; ce qui produit un combat perpétuel, qui fait pour ainsi dire l'inquiétude de notre horloge, de sorte que cette appellation est assez à mon gré.

                                                                                                                                                  Leibniz, Nouveaux essais sur l'entendement humain, II, XX

Grades of reality


Performance multimédia (corps, son, image, poésie), 2006

« Approfondissons ce que nous éprouvons devant un Turner ou un Corot : nous trouverons que, si nous les acceptonset les admirons, c’est que nous avions déjà perçu quelque chose de ce qu’ils nous montrent. Mais nous avions perçu sans apercevoir. C’était, pour nous, une vision brillante et évanouissante, perdue dans la foule de ces visions également brillantes, également usuelle comme des "dissolving views" et qui constituent, par leur interférence réciproque, la vision pâle et décolorée que nous avons habituellement des choses. Le peintre l’a isolée ; il l’a si bien fixée sur la toile que, désormais, nous ne pourrons nous empêcher d’apercevoir dans la réalité ce qu’il y a vu lui-même ».


                                                                                                                                                  Henri Bergson, La pensée et le mouvant,

Happy end

Performance multimédia (corps, son, image, texte), 2007


Vision dionysiaque du monde, Nietzsche.

Dans La vision dionysiaque du monde, Nietzsche expose l'un des thèmes de sa pensée, l'opposition entre le monde apollinien et le monde dionysiaque, entre la mesure, l'apparence, la forme d'un côté, et l'ivresse, l'extase, l'oubli de soi de l'autre. De l'affrontement de ces deux mondes naît la tragédie grecque.

Héliotrope


Performance multimédia (corps, son, image, poésie), 2008-2009

100M

Performance (corps, son) 2009-2010


Smiling


Performance (corps, son) 2010-2012

Apnée

Performance (corps, son, vidéo) 2010-2013

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